LIBYE : vers une nouvelle guerre coloniale ?

L’alliance occidentale des « bien pensants » vole au secours de ceux qui s’annoncent comme des combattants de la liberté et elle bombarde l’armée libyenne avec une véritable armada aérienne. Comme le dit le marchand d’armes Dassault (député UMP) « quand on achète des armes c’est pour s’en servir ». Khadafi le fait, l’alliance occidentale aussi. On n’est pas sûr que les « insurgés » gagneront quelque chose sur le terrain avec cette intervention, mais en attendant les profits de Monsieur DASSAULT vont bien…

Tout le monde « libre » ne participe pas à la curée, l’Allemagne par exemple reste prudente. Par contre tous les pays où la crise financière n’a pas encore soldé ses comptes y sont : France, Grande Bretagne, Espagne, Belgique, Portugal, Italie et Grèce en mettant des bases militaires à disposition, y compris le Canada et les USA. Cerise sur le gâteau de la liberté des peuples, l’Iran toujours stigmatisée comme pays du terrorisme, soutient les mêmes insurgés que les nouveaux croisés occidentaux. Pas facile donc de s’y retrouver pour décerner des vertus          de liberté !

Nous sommes contre cette intervention tout d’abord parce que c’est une  faute politique qui va à l’encontre de son objectif affiché. Khadafi va grâce à cette guerre que l’on mène, pouvoir se draper en héros de l’indépendance nationale libyenne et faire passer les insurgés pour des agents de l’étranger, des traîtres ! Il saura réunir derrière lui l’union nationale pour la défense du pays, exactement comme l’avait fait Saddam Hussein lors de la première guerre du golfe également faite sous mandat de l’ONU.  Visiblement les occidentaux ne retiennent pas les leçons de l’histoire. D’autant plus que les frappes aériennes ou les bombardements venus des bateaux de guerre qui croisent devant les côtes libyennes ne sauront pas tuer que les « méchants ».

De nombreux civils vont y laisser la vie et ce d’autant plus que les armées de Khadafi vont pénétrer dans les villes qu’ils assiègent. Les stratèges de l’Etat Major disent d’ailleurs déjà que le mandat impératif de l’ONU n’interdit pas formellement une opération terrestre.

Mais la Libye est malheur commun avec l’Irak,  productrice de pétrole. « Et puis on va la reconstruire après l’avoir bombardée ». Ce sont exactement les mêmes propos que pour l’Irak qui attend toujours la réalisation des promesses d’avant le conflit. Résoudre la crise économique des occidentaux en assurant une relance de l’économie grâce à la guerre est une très vieille recette éculée datant du 19è siècle. Pour un Sarko prétendu champion de la modernité c’est loupé ! Comment ne pas penser à une manœuvre électorale quant à la date de début des hostilités pour une droite à la dérive et qui tente maladroitement de séduire l’électorat de l’extrême droite en se montrant grand « «pourfendeur d’arabes »… Là encore, c’est un ticket perdant pour ceux qui ne veulent pas comprendre les raisons  du désespoir qui a conduit plus de 55 % des français à l’abstention. Ils ne veulent pas comprendre car cela devrait les obliger à une réflexion sur les besoins de la population française et en toute logique à une réorientation des choix économiques faits et à ne pas maximiser les profits des plus grosses entreprises.

Khadafi a promis des révélations sur les financements électoraux de Sarko par ses soins. Notre président n’a donc pas toujours été ému par la situation de la liberté en Libye. Mais on le sait depuis longtemps l’argent n’a pas d’odeur, pas même celle du sang.

Nous exigeons :

1.    la mise en place d’un vrai embargo sur les armes pour tous les belligérants,

2.    l’organisation d’élections générales en Libye,

3.    la consultation  du parlement français avant tout acte de guerre comme le prévoit la constitution de la République mais ce texte n’est pas vécu par notre président comme un document qu’il s’engage à respecter.